Johanna,

Lorsque tu liras cette lettre, je ne sais comment sera ta vie, comment sera ce monde dans lequel tu vis. Je ne sais même pas si tu sauras qui je suis, si j'existe encore à tes yeux et aux yeux des autres. Je suis Bailey, au cas où tu ne le saches pas, je suis ta petite soeur. Et en grande fan de science fiction que tu es, j'espère que tu croiras un minimum ce que tu liras par cette lettre.

Je suis allée à un concert, avec une amie, et sans que je ne comprenne pourquoi, je me suis retrouvée ailleurs, dans un monde qui ressemble tellement au notre sans l'être pour autant. Ici, je ne suis plus la même, j'ai une nouvelle vie, une nouvelle identité, un nouveau job. Mais je sais que ce n'est pas réel! Ce n'est pas moi, je me souviens de tout, de toi, de maman, de notre chienne Toupy. Tout çà me manque, et j'aimerai rentrer. La ville dans laquelle je suis s'appelle Damage, c'est une petite ville côtière au sud de Los Angeles. Il y a pas mal de monde avec moi, et je pense que tout le monde ici a changé d'identité. Tu te souviens peut-être de Tom Kaulitz, oui oui, mon guitariste préféré, et bien il est là aussi, mais il est différent. Le groupe n'existe pas, personne ne s'en souvient, et c'est vraiment étrange. Je ne sais pas ce qui s'est passé, peut-être une faille temporelle ou un truc du genre que tu devrais pouvoir trouver dans tes bouquins ou tes jeux. J'aimerais tellement que tu sois là avec moi. Je suis seule, j'ai perdu ma copine, impossible de la retrouver et pourtant, la ville n'est pas bien grande. J'ai un peu peur je dois l'avouer.
J'ai essayé de trouver des repères, des indices sur comment me trouver mais c'est compliqué car j'ai l'impression que cette ville n'existe pas vraiment. Je tente de t'envoyer cette lettre, par la poste comme si elle allait arriver normalement. Après tout, peut-être que nous pourrons communiquer. J'ai pensé à venir te voir, mais je voulais savoir si ma vie d'avant avait complètement disparue et si je n'allais pas me prendre un mur en arrivant devant la porte de la maison. Si jamais tu la reçois, répond moi et n'en parles pas à maman. En fonction de çà, j’essaierai de rentrer. Maman me manque, son sourire, sa voix, j'aimerai tant vous serrer dans mes bras.
J'ai l’impression de passer pour une folle, au fond de moi, je suis sûre que vous avez existé, mais et si tout ceci n'était que mon imagination? Et si la personne qui lit ma lettre n'est pas celle que je crois, je m'en excuse par avance. J'aurai tout de même eu une belle vague d'espoir en écrivant.

Bailey.

Ma soeur me manquait, j’hésitais à lui écrire... En fin de compte, ce fût tout simplement plus fort que moi, il fallait que je lui dise la vérité, même si elle ne me comprendrait certainement pas. J'aperçus mon carnet sur mon bureau, je le pris et m'assis en tailleurs sur mon lit.

Lucie, la dernière fois que je t'ai parlé tu m'as crié dessu, tu avais peut-être raison...

- Je n'y arrive pas ! Ca m'énerve !

J'arrachai la page et la jetai à la poubelle, mais elle termina sur le sol à quelques centimètres de ma poubelle. Je recommençai jusqu’à ce que j'y arrive, mais je n'y arrivais pas, c'était trop dur... La dernière fois,eElle m'avait engueulé parce que je déshonorer, soi-disant, la famille. Parce que ma passion pour la musique m'avait portait à envoyer à une maison de disques mon CD alors que ma famille était policière depuis des générations. Soudainement, je compris ce qui n'allait pas. Je repris mon carnet et retirai la page et la jeta, elle tomba lourdement sur le sol, parmi les dizaines d'autres boulettes.

Lucie, il fallait que je te parle... Mais je n'en avais pas la force avant. C'est bizarre ici, mais je vais bien. En fait je ne sais pas si tu recevras cette lettre, mais je l’espère de tout mon coeur. Avant de lire la suite promet moi que tu ne me prendras pas pour une folle.

Voilà tout : Je suis coincée dans un autre monde, comme parallèle au nôtre, vois-tu ? Je suis dans le petit village où nous avons grandi, mais ici, personne ne me connaît. Le magasin de jouets dans lequel nous allions n'a simplement jamais existé ici, à la place se dresse une énorme tour remplie de bureau portant un nom du style "Miropholysie" ou quelque chose de ce genre. C'est étrange mais je m'y sens bien, tu sais, je ne sais pas vraiment ce qui m'arrive, même si je sais que je suis dans un monde parallèle au nôtre où tout est très ressemblant. Je sais que tu me prends sûrement pour une folle... Surtout après notre dernière dispute.

Vois-tu, j'ai un petit souci là-dessus et je m'en veux vraiment. Je sais que la famille était policière depuis des générations (il me semble que cela fait 17 générations). Mais tu étais ma confidente et tu le seras toujours, je sais que si je t'avais accompagnée en mission, ton homme ne serait pas à l'hôpital, à cause des deux balles qu'il s'est prise. Papa et moi aurions dû t'apprendre à tirer mais il pensait qu'il serait plus utile pour toi de simplement résoudre les enquêtes à cause de ton problème du coude. Maintenant, il est à l'hôpital à cause de moi, parce que j'ai préféré aller à mon audition.
Mais, s'il te plaît, penses-tu qu'il aimerait que cette tension reste entre nous ?

Pour reprendre au niveau de ce monde, sache que je suis la directrice du zoo, celui que tu aimais tant... Fripouille, ton dauphin préféré, va très bien, enfin ici. Et maintenant j'ai la lourde responsabilité de créer un numéro avec les chevaux... Mais c'est tout de même bizarre tout ça... Je n'ai pas vraiment quitté notre village et les villes les plus proches, mais je ne m'attarde pas et je te raconterais tout !

Et toi comment vas-tu ?
M'en veux-tu toujours ?
Bise,
Ta grande soeur, Jeanne


Je la mit dans une enveloppe et partit la poster.